Lisez l'interview exclusive avec «Libération»
qu'Aung San Suu Kyi a donné à Marie Normand
envoyée spéciale à Rangoon.

Lors de son premier discours depuis sept ans, Aung San Suu Kyi, libérée samedi par la junte,
a déclaré dimanche vouloir "travailler avec toutes les forces démocratiques" et affirméque la démocratie
reposait sur la "liberté d'expression".

"La démocratie, c'est la liberté d'expression", a déclaré la lauréate du prix Nobel de la paix devant les cadres
de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avec laquelle elle mène son combat politique depuis plus de
vingt ans.

"Je veux travailler avec toutes les forces démocratiques", a-t-elle ajouté, confirmant ainsi, dès le lendemain
de sa libération, qu'elle entendait revenir immédiatement dans le jeu politique birman.

"Je n'ai aucune rancune à l'égard de ceux qui m'ont détenue"
"Je crois en les droits de l'homme et en la règle de droit"

"J'ai besoin de l'énergie du peuple (...).
"Je veux entendre la voix du peuple et, ensuite, nous déciderons de ce que nous voulons faire"
a-t-elle promis, ajoutant qu'elle entendait oeuvrer "pour augmenter le niveau de vie" du pays.

Aung San Suu Kyi est "complètement libre", a confirmé dimanche son avocat Nyan Win à l'AFP.
Ce dernier a assuré que la libération de sa cliente la veille n'était accompagnée d'"aucune condition".

Alors que certains doutent du fait que la junte la laisse mener des activités politiques, un haut responsable birman
avait assuré samedi à l'AFP qu'elle avait été libérée sans aucune condition.

Nyan Win a précisé que la lauréate du prix Nobel de la paix, allait rencontrer des diplomates à 11h00 locales
(05h30 en Suisse), s'adresser à ses partisans à 12h00 et tenir une conférence de presse à 13h00.

Source : ats / 14 novembre 2010 03:50

Aung San Suu Kyi, symbole de la lutte pour la démocratie en Birmanie, a été libérée aujourd'hui samedi 13 novembre 2010, vers 17 heures heure locale.

Des officiels ont pénétré dans sa résidence surveillée pour lui lire l'ordre de libération de la junte.
Aung San Suu Kyi a ensuite salué les centaines de partisans massés devant sa villa de Rangoun.
Elle a saisi une fleur qui lui avait été lancée et l'a glissée dans ses cheveux...

Ce geste du gouvernement pourrait aussi détourner l'attention de tous sur ces élections "simulacre" largement remportées par un parti créé de toutes pièces par les militaires.

Cette libération n'est pas sans risques pour la junte qui s'apprête à installer un nouveau gouvernement! Aung San Suu Kyi passe toujours pour une voix extrêmement influente auprès
du peuple birman.

Certains jugent Aung San Suu Kyi capable de mobiliser les foules et de priver le futur gouvernement
de la moindre once de légitimité, voire de réclamer pour cause de fraudes l'annulation des élections que son parti a boycottées, ce qui a valu à la LND d'être dissoute
par les autorités.

Sans crier gare, la junte birmane a imposé ce mois-ci au pays un nouveau
drapeau, un nouveau nom et un nouvel hymne national !
L'Union du Myanmar devient officiellement la République de l'Union du Myanmar.

Suivant les conseils des astrologues, les instructions des dirigeants étaient très précises :
les anciens drapeaux devaient être descendus par des personnes nées un mardi,
et les nouveaux hissés à 3h33 de l'après-midi le 21 octobre, soit 17 jours avant les élections
du 7 novembre 2010, par des personnes nées un mercredi !



Le nouveau drapeau, prévu par la Constitution de 2008 est désormais frappé d'une large étoile blanche, symbole de l'union consolidée, sur trois bandes horizontales jaune verte et rouge :
jaune : solidarité
verte : tranquillité et environnement verdoyant
rouge : valeur et détermination

Un total de un million de drapeaux ont été fabriqués, dont 150 000 ont été reçus en avance
par les autorités afin d'orner le jour dit les bâtiments officiels.
Les anciens ont quant à eux été brûlés...